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Le Blog D'oxymoron
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Le Blog D'oxymoron
5 avril 2007

Comme un prologue

   Les yeux fermés, la tête reposés, souriant, il l'écoutait raconter... Le téléphone plaqué contre l'oreil, il l'écoutait. Il écoutait sa voix comme il aurait écouté n'importe quel symphonie de Mozart ou n'importe quel solo d'Hendrix, comme si il y avait à l'interieur de celle ci quelque chose de magique, de captivant, comme si rien que sa voix suffisait à offrir des émotions. Il n'écoutait que ça, sa voix et le son qu'elle formait. Suave, delicate, presque envoutante. Elle sentait le tabac, legerement rauque et  cassé, terriblement sensuelle. C'était une de ces voix que l'on pourrait ecouter des heures. Calme, posée. Une voie du coeur, juste le bon ton pour vous faire vibrer...

   Il ecoutait sa voix, juste ça. Ce qu'elle pouvait dire, il s'en moquait alegrement. Elle devait encore parler de la grand mère d'en face qui promenait son chat en laisse, ou du bonhomme de l'arret de bus avec son nez de clown sur la figure.

   Non, ça il s'en foutait. Lui, ce qu'il voulait c'était simplement l'entendte prononcer ses mots, délicatement, articulant chaque syllabe. Puis il imaginait.

   Il l'imaginait couchée dans un grand lit à baldaquin. Le téléphone à l'oreil, les épaules dénudées, sa longue chevelure d'ébene carressant l'oreiller en satin et sa main gauche palpant les rideaux en dentelle. Il voulait apparaitre au beau milieu de la pièce, grimper sur le lit et lui effleurer la nuque de ses longs doigts avant de deposer ses lèvres sur les siennes et d'echanger avec elle un fougueux baiser.

  Oui, c'est ça, il était amoureux. Passionemant. Dans tout ses gestesn ses mots, ses joies et ses douleurs il l'aimait. Et il ne revait que d'une seule chose, c'était de la prendre dans ses bras et de l'embrasser afin de se partager avec elle.

-Hey.... tu m'écoute?
-hein? euh... oui
-bon alors où en étais-je?
-ton voisin et ses quatres femmes

Et elle recomençait à parler et lui à écouter.

Puis venait le moment de se quitter:
-Aurevoir, bonne nuit
-Oui...
Et il n'arrivait jamais à combler sa phrase. Il aurait pu lui dire "je t'aime","je penserais fort à toi","tu vas hanter mes rêves et apaiser mes cauchemards" mais non. Il ne decrochait qu'un oui insignifiant, vide... Et elle racrochait. Il reposait sont téléphone et s'allongeait. Pas de baldaquin, pas d'oreiller en satin, pas d'encens, pas de voie suave, pas de presence. Non rien à part un lit vide de vie, Froid, Dur... Il fermait les yeux et pensait à elle... Son visage, ses cheveux, ses mains, son sourrire, son rire, sa voie... Il la rentendait lui parler de rien et il souriait. Le bonheur tenait à peu de chose, rien de concret, juste une impression comme ça, un instant qui passe et que tu attrape au vol, une petite émotion qui rentre par ton oreil et qui se saisit de tout ton corps, te fais vibrer et meure, t'abendonnant à tes souvenirs. Il s'endormait, joyeusement mélencolique.

  Elle réaparaissait en robe de soie, éblouissant, aveuglante. Elle survolait un lit de roses et avançait, faisait battre son coeur plus vite à chaque pas, à chaque mouvement qu'elle exquissait, à chaque soupir... Il la serrait dans ses bras fort pour ne pas la perdre, il était heureux. Il... était 6:30, le reveil qui sonne, le jour qui nous rattrappe.

  Encore tout embrumé par son doux rève, il revivait les moments les plus intenses. Ses lèvres, ses yeux, son regard tendre.

  Il engloutit son café, avala une demi baguette, pris son vélo, monta dans le train et ressortir sous le pluie, la fumée des pots d'échappement, les cris des mômes dans la rie et le vacarme des voitures et des autobus.

   Tout d'un coup le nuage lui parut beaucoup moins dense et il se cassa la figure au beau milieu de la réalité

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